J'ai bien cogité, le stress a commencé à monter donc pour le faire diminuer, rien de tel que de se lancer!
J'ai coupé les bords à 4 cms. Avoir le quilt presque à dimension et en tout cas, bien rectangulaire m'aide. Je n'avais pas pensé à demander à Leslie de bâtir en noir. Ca va être plus compliqué de bien visualiser ce que ça donnera à la fin.
J'ai fait des essais sur un échantillon puis j'ai posé l'échantillon sur le côté qui va être le moteur du quilting.
4 fils Aurifil différents, noir, bleu foncé, deux gris. |
du noir et un peu de rouge foncé |
essais à l'ombre |
essais au soleil |
Je trouve qu'il n'y a pas assez de transition entre le noir et les deux gris. Je réalise que je pourrais aller à la mercerie. Trop tard et le lendemain est jour férié, 1er novembre. Je décide de quilter en noir les bandes, dans la couture.
L'autre face, c'est celle-ci :
Quilter en blanc, moche. En gris, fade. Et puis ça fait un peu, j'ai hésité entre le noir et le blanc, alors j'ai choisi gris... Donc ce sera noir dans la canette. Ca évitera aussi de deviner le fil de l'autre côté. Evidemment, j'ai un peu d'appréhension en me demandant si ça ne va pas trop le foncer. Le quilting va être par moments très présent.
Donc je quilte d'abord les bandes, ça sera un bon test.
Voilà comment j'avais commencé mon article au tout début du quilting. Puis emportée par l'élan, je n'ai plus rien écrit et j'ai quilté, quilté...
Sur plusieurs jours, par étapes, avec des moments de stress, de doutes, de joie, de magie. Un mercredi soir, j'ai quilté à l'instinct, sans beaucoup réfléchir, c'était jouissif, aérien, en dehors du temps et de la réalité.
Je vais vous montrer les étapes. Je les ai numérotées sur cette photo.Je quiltais une première partie, je posais le quilt par terre pour voir. Puis je m'attaquais à une autre partie, puis quilt par terre pour avoir du recul. Comme ramasse-poussière, c'est top!
J'ai d'abord quilté toutes les bandes irrégulières dans la couture. Celles tout à fait à droite, je les ai même prolongées jusqu'au bord extérieur.
J'ai travaillé avec seulement du fil noir, l'ajout de gris est venu en dernier, tard dans le processus.
1 : j'avais depuis le début de ma réflexion sur le quilting l'idée de commencer par cet endroit-là et par cette forme-là, des espèces de grands V. Je quilte avec ma machine à coudre domestique et pas en quilting libre. Je vous laisse imaginer le nombre de fois où il m'a fallu bouger le quilt dans tous les sens. C'est athlétique au bout d'un moment et demandeur pour le dos. Mon mari a baissé la table de sorte que j'avais les épaules basses pour quilter. Beaucoup moins fatigant et beaucoup moins de tensions. Bien sûr, gants à quilter aux mains en permanence.
Comme vous le voyez, beaucoup de plis entre deux lignes de quilting. Il m'a fallu jongler entre étirer le tissu sous chaque main mais pas trop, le tissu étant souvent dans le biais... Heureusement, j'ai déjà vu pas mal de quilts de professionels avec des plis. Je me rassure comme je peux :-) Une amie m'a même dit que ça donnait de la vie au quilt et un relief qui le rend plus vivant.
La première ligne de gris était allait de cogner aux bandes. Ensuite, à chaque fois que j'ai travaillé avec le gris, j'ai fait des lignes irrégulières.
2 : je ne pensais pas quilter des lignes "verticales" dans ce que j'appellerai "les montagnes" A force de regarder des livres, des blogs, des magazines, j'ai bien vu que le quilting apporte une richesse et que laisser tel quel n'est souvent pas une bonne idée. J'ai donc quilté des lignes qui suivaient le plus possible les courbes. J'ai essayé de les espacer de manière irrégulière, ce qui n'est pas si évident pour moi.
3 : une fois les deux montagnes de droite quiltées, il devenait évident de continuer les lignes verticales à leur droite. Ca a donné un beau mouvement. Là aussi, les lignes grises s'interrompent avant la vague.
4 : Les deux montagnes de gauche ont été quiltées ensemble. J'ai arrêté les lignes sur le bord supérieur des montagnes.
5 : Pour la montagne du milieu, j'ai continué les lignes jusqu'à la vague. Je n'ai pas ajouté de lignes grises car je voulais laisser les V en valeur. Je vous rappelle que le gris a été cousu à la fin mais je vous en parle au fur et à mesure.
6 : les autres V s'appuient sur la jonction entre les deux montagnes de gauche. Que ce soient ceux-ci ou les premiers, ils m'évoquent des vols d'oiseaux au moment de la migration.
7 : j'ai quilté cette partie-là juste après la précédente en faisant un peu écho aux lignes presque horizontales des vols d'oiseaux. Le 11 est là aussi mais je vous en parle plus tard. Je pensais avoir fini le quilting de la partie inférieure du quilt.
Place à la partie supérieure
8 : je quilte en écho à la vague en jouant sur l'écart entre les lignes. Je quilte en noir. Je décide de ne pas quilter de lignes sur la vague. Ce n'est pas nécessaire pour le maintien des trois épaisseurs car j'ai quilté dans les coutures des bandes irrégulières.
A ce stade, tout le quilt est quilté en noir. Je n'ai pas encore ajouté de gris, les fils de bâti sont encore là. Je décide de les retirer pour mieux me rendre compte. C'est long, minutieux...Quand je les avais retirés sur le quilt vacances à Auxerre, j'avais allègrement tiré sur les fils sans grande précaution. Ca avait cassé certains points et j'avais maudit mon impatience en me promettant de ne plus refaire la même erreur.
Voilà le paquet de fils
Après avoir retiré tous ces fils, je réalise que le quilt est trop noir et pas très vivant. Je commence à ajouter le gris dans les V, dans les montagnes et à droite.
J'ajoute des lignes grises discontinues au dessus de la vague.
Je décide de laisser l'espace entre les deux V en noir et le bas à gauche. Mince, j'ai cousu une ligne grise dans la partie en bas à gauche.
11 : qui devrait être 9 et 12 en fait. Je ne veux pas ajouter de lignes et je ne peux pas laisser cette ligne toute seule. C'est le soir où j'ai travaillé à l'instinct. Je décide mais est-ce vraiment décider... Je prends le quilt à l'envers et je dessinne avec ma machine à coudre de grands zig-zag qui s'appuient sur cette fameuse ligne grise. Je me rends compte que ça va faire un peu sapin et tout à coup, je dessine une courbe. Et là, j'adore le résultat. Ca fait un peu flamme qui s'élève. Mon amie maître en reiki me dira que ça lui fait penser à un signe de reiki. Elle a raison. Mes mains ont été guidées ce soir-là, j'étais inspirée. Je ne sais pas comment l'exprimer mais y'a eu un truc! Et ce coin du quilt est mon coin préféré. Dans un premier temps je ne couds qu'une ligne.
9 et 10 : Depuis le début, je voulais des oiseaux dans ce quilt. J'avais pensé reproduire l'oiseau d'un des tissus. Vous le verrez plus tard. Mon mari m'avait très vite suggéré des silhouettes d'oiseaux en vol en tissu. Peu de tissus m'avaient convaincue. En les posant sur ce quilt presque terminé, c'était sans appel. Pas en tissu. Alors en fil, en quilting libre. Je les ai coloriés en fil. J'ai ajouté à la fin une toute petite touche de gris plus clair. Ca ne se voit pas mais ça rend les oiseaux plus vivants.
Mais du coup, ces trois oiseaux sont très présents, trop présents. Le "sapin-flamme" est étouffé. Pas possible, je l'aime trop et les oideaux étouffent tout le quilt en fait.
Je décide de coudre une deuxième ligne, parallèle à la première, un peu décalée en haut et en bas. Et là, je ne touche plus, je ne fais plus rien. Stop, c'est fini!!!
J'aurais aimé ajouter une touche de quilting rouge. A la main, avec du DMC Perlé 12. Mais je n'ai pas trouvé où en ajouter donc j'ai laissé comme ça. Aucune idée n'est venue. Savoir laisser, savoir s'arrêter.
J'ai ajouté un biais noir. J'ai tenté d'ajouter un peu de tissu noir et blanc. C'était moche. J'ai juste inserré un petit morceau de ce tissu à l'oiseau pour le clin d'oeil au titre
"Cherchez l'oiseau". J'ai ce titre en tête depuis la confection de recto. Au milieu de tous ces carrés de tailles différentes, un oiseau se cache. On le retrouve des deux côtés du quilt, entier dans une montagne, coupé dans la vague.
Je vous montre trois photos du quilting côté recto.
Un oiseau colorié en fil et les courbes
Là, on devine la vague, les courbes au dessus et des V en dessous
et le quilt en entier. J'en profite pour vous redonner le lien vers le patron de Maryline Collioud-Robert. Il est très bien fait, les explications sont très claires et le prix est très rasionnable!
Voilà. Je ne sais pas si vous avez eu la patience de tout lire jusqu'au bout. Pour moi, c'était intéressant de reprendre ce processus.
Les dimensions du quilts sont 1,20m x 1,44m. J'ai une machine à coudre avec un espace entre le bras et le moteur un peu grand. Mais je ne pourrais pas ou très difficilement quilter un quilt plus grand.
En 2017, je change de dizaine. J'ai déjà une idée du cadeau que je m'offrirai pour faire passer ce cap que je sens un peu compliqué pour moi.
A bientôt. Prenez soin de vous :-)
Quel boulot ! C'est en tout cas très intéressant de suivre le fil de ta réflexion, de lire comment tu es arrivée à la fin de ce beau travail. Bizz
RépondreSupprimerDu boulot, oui, mais quand c'est fait avec tellement de plaisir que en est-ce vraiment? :-) Bisous
Supprimerles oiseaux de mer sont très beaux !Ils embellissent encore ton travail Biz
RépondreSupprimerIls auraient pu l'étouffer complètement. C'est ce que je trouve passionnant, trouver l'équilibre...Bises
SupprimerQuel travail de longue haleine que ce quilting. Mais le résultat est très réussi. J'adore tes oiseaux !
RépondreSupprimerQuand je l'ai commencé, il était temps que je me lance car ça commençait à m'angoisser un peu et ensuite, il a fallu stopper régulièrement pour ne pas faire de bétises!
Supprimerbeau travail, et quel patience avec tes doutes tes craintes, mais tu y es arrivée, bravo Annie
RépondreSupprimerMerci :-) Les doutes et les craintes ne sont pas confortables à vivre mais il faut en passer par là. Je sais aussi qu'ils font partie du jeu et ils ne m'inquiètent plus trop :-)
SupprimerPassionnant de suivre ton travail ! et le résultat sensationnel....et très viavant malgré ton avis !J'en suis baba ... Bizzzzzzzzz
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